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1. La théorie du sous-développement Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'économie des pays coloniaux, ou formellement indépendants, dépendait en grande partie de l'exportation de matières premières. Jusqu'alors, l'économie capitaliste mondiale était régie par la tradition néo-classique qui défendait la libre concurrence comme élément-clé de l'équilibre économique. Selon la théorie libérale, le libre commerce et la spécialisation des différents pays dans les activités pour lesquelles ils ont une "vocation naturelle" permettraient la diffusion du progrès technique et du développement à l'échelle mondiale, pour tous les pays. Toutefois, la loi des avantages comparatifs ne s'est pas vérifiée. Dans les années 40, il était évident que le retard des pays fournisseurs de produits primaires s'accentuait et que le transfert du centre vers la périphérie de la productivité obtenue n'avait pas lieu. C'est cette évidence qui a servi de base aux analyses qui ont vu le jour à cette époque-là, inaugurant une nouvelle interprétation du commerce international et du sous-développement.
Les partisans du libéralisme en Amérique Latine, par exemple, répétaient les principes d'autorégulation du marché et la théorie des avantages comparatifs et représentaient les intérêts des anciennes oligarchies latifondiaires.
D'autre part, les groupes sociaux bourgeois, expression de la croissance urbaine industrielle, voulaient occuper une autre place dans le cadre du capitalisme mondial, et prétendaient pour ce faire à une protection contre la concurrence externe, afin de consolider leur croissance industrielle. Certains secteurs des classes moyennes récemment formées et même du prolétariat croissant, séduits par des leaders petits-bourgeois, se sont laissé éblouir par le projet de développement fondé sur l'industrialisation et sur une idéologie économique qui transgressait le vieux libéralisme.
C'est en Amerique latique qu'on a vu naître un courant de pensée qui s'attachait au sous-développement. L'école de la CEPAL, Comisión économique pour l´Amérique latine et les Caraïbes, va influencer les sciences sociales et le Brésil sera l'un des exemples de la concrétisation la plus achevée de sa proposition: la substitution d'importations.
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